ETUDE ET PROJET DE PRINCIPES DIRECTEURS A L'USAGE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SUR LES ORGANISMES S'OCCUPANT DE PROMOTION DE L'INNOVATION TECHNIQUE

Texte rédigé par le Dr Farag Moussa

Document préparé au nom du Bureau International de l'OMPI pour le Groupe de travail de l'OMPI sur l'innovation technique (Troisième réunion)

(Genève, le 22 septembre 1980)

 

Introduction

  1. Le présent document est destiné à servir de point de départ au débat du Groupe de travail sur l'innovation technique de l'OMPI (ci-après dénommé "Groupe de travail"). Il a été rédigé en vertu d'une recommandation émise par le Groupe de travail lors de sa deuxième réunion.

  2. La recommandation principale préconisait que l'on fasse une étude sur six mécanismes institutionnels types possibles (deux de pays en développement, deux de pays à économie de marché et deux de pays socialistes). Cette méthode a été finalement abandonnée et c'est une autre optique qui a été adoptée parce qu'il est apparu que les organismes peuvent être répartis en trois catégories principales: les offices de propriété intellectuelle, les associations d'inventeurs et les autres organismes ayant pour tâche principale ou accessoire de promouvoir l'innovation technique. Or, il était nécessaire d'examiner ces trois catégories d'organismes dans les trois groupes de pays.

  3. Une partie du contenu du présent document découle d'entretiens systématiques menés dans deux pays en développement (le Mexique et les Philippines), trois pays à économie de marché (l'Allemagne (République fédérale d'), les Etats-Unis d'Amérique et la Suède) et deux pays socialistes (la République démocratiqueallemande et l'Union soviétique). Des entretiens plus courts ont eu lieu en Algérie, en Autriche, en Norvège et en Yougoslavie avec les responsables de six organismes et de la Fédération internationale des associations des inventeurs (IFIA). L'étude est aussi fondée sur les résultats de l'enquête menée par le Bureau international de l'OMPI en 1980 pour la publication d'un répertoire des associations d'inventeurs et d'un répertoire des autres organismes s'occupant de promotion de l'innovation.

  4. Le présent document comprend quatre parties. La 1ère partie contient quelques remarques générales et liminaires tandis que les autres parties contiennent un projet de principes directeurs relatifs à chacune des trois catégories d'organismes.

    I. OBSERVATIONS LIMINAIRES

  5. Il a été tenu compte, pour la rédaction du présent document, des conclusions suivantes adoptées par le Groupe de travail lors de sa deuxième réunion, tenue en 1979, et consignées au paragraphe 15 de son rapport (WG/TI/II/5):

    "i) Il importe de tenir compte des organismes existant dans le pays considéré…"
    "ii) …Il convient de prêter une attention spéciale à l'existence de liens appropriés et à la coordination entre toutes les institutions et services gouvernementaux concernés"
    "iii) Il importe de veiller spécialement à utiliser les offices de la propriété industrielle pour promouvoir l'innovation, en particulier lorsque ces offices sont les seuls organismes existants; lorsqu'il n'en existe pas, il convient d'en créer."
    "iv) Il faut encourager les inventeurs à créer des associations d'inventeurs."

  6. L'importance accordée aux offices de propriété industrielle dans les conclusions précitées du Groupe de travail et dans la présente étude et le présent projet de principes directeurs répond aussi à une recommandation adoptée à sa sixième session (1979) par le Comité permanent de l'OMPI chargé de la coopération pour le développement en rapport avec la propriété industrielle (ci-après dénommé "Comité permanent"). Le comité permanent a prié le Bureau international de l'OMPI d'accorder une priorité élevée à la conduite d'une étude sur "les activités que pourraient entreprendre les offices de propriété industrielle dans le domaine de la promotion des innovations et les relations à établir avec d'autres organismes publics exerçant des responsabilités dans le même domaine" (paragraphe 33.i) du document PC/IP/VI/15).

  7. Il a été dûment tenu compte aussi d'une préoccupation constante du groupe de travail, à savoir que l'accent soit mis sur les fonctions des organismes et non pas sur leur structure. A cet égard, les principes suivants ont été observés.

    i) ce qui est bon pour un pays, qu'il soit développé ou en développement, ne l'est pas forcément pour un autre, qu'il soit lui même développé ou en développement. Il est nécessaire de connaître les besoins actuels de chaque pays en développement et de tenir compte de la situation sociale et économique particulière qui y prévaut, y compris de l'existence de certains organismes.
    ii) les dispositions d'une loi ou d'un décret peuvent ne constituer que des voeux pieux; en revanche, il peut exister certaines pratiques, en particulier dans les pays développés, qui ne soient pas codifiées ou publiquement connues.
    iii) il se peut que dans certains pays, un organisme existe depuis 10 ans, 50 ans, voire 100 ans. L'expérience ainsi acquise ne peut pas être facilement exploitée dans un organisme entièrement nouveau.

  8. Les organismes s'occupant de promotion de l'innovation technique dans les pays en développement devraient sans doute travailler non seulement dans l'intérêt des inventeurs qui ont déjà obtenu un ou plusieurs brevets mais aussi dans celui des inventeurs et des innovateurs en puissance. Par conséquent,

    i) il est absolument indispensable de promouvoir et d'encourager l'activité inventive afin qu'elle puisse se développer et de récompenser, de protéger et d'aider les créateurs;
    ii) les activités des organismes relatives à la période qui précède la créativité effective sont d'une importance capitale, en particulier toutes celles qui contribuent à améliorer le climat de la création;
    iii) il est nécessaire d'encourager sans discrimination toutes les formes d'innovation technique et à tous les niveaux, que l'innovation réside dans un simple gadget destiné à l'utilisation quotidienne ou qu'il s'agisse d'une invention perfectionnée de l'ère nucléaire. Toutefois, il peut être souhaitable d'apporter des stimulants supplémentaires aux activités créatrices dans les domaines techniques considérés comme vitaux pour le développement d'un pays à un certain stade;
    iv) il importe de mener une politique claire quant aux priorités accordées aux différents types d'inventeurs et d'innovateurs. Un organisme s'occupant de promotion de l'innovation technique doit-il s'intéresser principalement aux inventeurs indépendants ou employés et, dans ce dernier cas, à ceux qui travaillent dans les instituts de recherche, les universités ou l'industrie ?

    II. LES OFFICES DE PROPRIETE INDUSTRIELLE

  9. Introduction

  10. Bien que les offices de propriété industrielle aient pour fonction principale et traditionnelle de délivrer des brevets ou d'autres titres de protection des inventions, il est logique qu'ils soient aussi chargés d'autres fonctions destinées à encourager et à stimuler l'activité innovatrice. Cela est déjà le cas dans plusîeurs pays développés. Il semblerait que plus les offices de propriété industrielle s'attachent à promouvoir l'innovation, plus ils sont amenés à s'intéresser aux problèmes et à la politique du développement. Dès lors, les pouvoirs publics du pays considèreront l'office de propriété industrielle comme un outil efficace de la politique nationale en matière de science et de technique et le placeront par conséquent au niveau qui convient dans le cadre administratif général.

    Fonctions et activités

  11. Il convient que les offices de propriété industrielle dressent, comme outils de base, des inventaires ou des listes:

    i) des inventeurs nationaux (par nom, profession, domaine d'invention, etc.),
    ii) des paticuliers qui peuvent fournir une aide dans l'information publique (journalistes, professeurs d'université, etc.),
    iii) des organismes nationaux s'occupant de promotion de l'innovation,
    iv) des stimulants existants.

  12. Les offices de propriété industrielle devraient fournir des informations générales et faire de la publicité.

  13. De nombreux inventeurs, innovateurs potentiels et autres utilisateurs possibles du système de la propriété industrielle (par exemple les ingénieurs, les chercheurs) savent très peu de choses sur leurs droits ou les services que l'office de propriété industrielle peut leur fournir. Ils ignorent même parfois l'existence de cet office. C'est à ce dernier lui-même qu'il incombe de remédier à cet état de choses. Et pour y parvenir, il lui faut mener une campagne active et permanente de publicité et d'information générale. Celle-ci peut utiliser notamment les moyens suivants:

    i) brochures ou plaquettes traitant de la propriété industrielle et donnant notamment des renseignements sur les services que l'office peut fournir. Ces publications devraient être distribuées aux utilisateurs potentiels, directement ou par l'intermédiaire d'autres organismes ou associations (comme les associations d'ingénieurs),
    ii) conférences dans les instituts techniques, les facultés, les associations d'ingénieurs et de chercheurs, les clubs de jeunesse scientifiques, etc.,
    iii) foires techniques, en particulier foires industrielles. Pour ces foires, l'office de propriété industrielle devrait distribuer ses publications, disposer de son propre stand et organiser une section sur les inventions,
    iv) presse et autre moyens de communication de masse (voir plus loin le paragraphe 17).

  14. Les offices de propriété industrielle devraient participer à l'élaboration ou à la modernisation des textes législatifs assurant la protection des inventions et des innovations.

  15. N'importe quelle loi sur les brevets devrait traiter spécialement de la protection des inventions faites par les employés et de la protection des "petites inventions", c'est-à-dire des inventions pour lesquelles les impératifs techniques de la protection juridique sont moindres que pour les brevets ou les certificats d'inventeurs.

  16. En outre, des lois devraient prévoir l'encouragement et la récompense des auteurs d'"innovations" au sens strict du terme, c'est-à-dire des auteurs d'amélioration et en particulier de solutions nouvelles de problèmes techniques propres à l'entreprise dans la quelle l'innovateur travaille. De plus, en particulier dans les pays à économie de marché, un modèle de "système de suggestions" pourrait être proposé aux entreprises privées. Dans les pays en développement à économie planifiée au sommet, la loi proprement dite peut prévoir un système de rémunération et de récompense de l'innovateur (habituellement dénommé "rationalisateur" dans les pays socialistes), ce système étant administré par l'office de propriété industrielle lui-mêm ou sous sa direction.

  17. Les offices de propriété industrielle devraient s'attacher à faire reconnaître par le public les réalisations des inventeurs et innovateurs locaux, en particulier par une publicité dans les moyens de communication. Les journaux devraient recevoir des renseignements pertinents qui, trop souvent, dorment dans des archives de l'office. Les offices de propriété industrielle devraient aider à organiser des programmes de télévision présentant les inventeurs et les innovateurs locaux à un public assez large. L'office de propriété industrielle ne peut naturellement pas mettre en avant un ou plusieurs inventeurs en particulier mais il peut fournir à la presse la liste des inventeurs locaux ou les numéros les plus récents de son journal officiel dans lesquels ces derniers sont mentionnés.

  18. Des récompenses et des prix devraient être offerts aux inventeurs et aux innovateurs locaux par les pouvoirs publics, à titre de récompense morale et matérielle. Le rôle de l'office de propriété industrielle est de convaincre les pouvoirs publics de l'importance de telles actions. Dans certains cas, l'office de propriété industrielle peut lui-même offrir ces prix et récompenses. Il n'a pas besoin de le faire chaque année, en particulier lorsque les inventeurs sont peu nombreux; il peut le faire par exemple à l'occasion d'un anniversaire comme le dixième ou même le vingtième anniversaire de l'adoption de la loi nationale sur les brevets. Les prix ne devraient pas être attribués seulement à des inventeurs mais ils devraient aussi récompenser le travail de leurs promoteurs. Aux Etat-Unis d'Amérique, on va jusqu'à récompenser les parlementaires qui ont pris l'initiative de proposer des lois en faveur des inventeurs. Lorsqu'un office de propriété industrielle dispose dans son personnel d'examinateurs de brevets, ceux-ci peuvent faire partie du jury de concours organisés par d'autres organismes.

  19. Tout office national de brevets devrait être équipé de façon à pouvoir aider les déposants éventuels en leur donnant des conseils généraux. Naturellement, cette aide ne peut pas consister à rédiger la demande. Mais elle devrait consister à donner aux déposants en puissance les formulaires voulus et à leur expliquer que dans la plupart des cas, ils doivent avoir recours à des professionnels pour rédiger leurs demandes et la déposer.

  20. Ces conseils d'ordre général devraient aussi être mis par écrit dans des guides à l'usage des déposants, sous la forme de plaquettes et de brochures.

  21. Les offices de propriété industrielle devraient rédiger et présenter aux autorités gouvernementales supérieures des études analysant l'état de l'activité inventive et innovatrice dans le pays. Ils devraient signaler les conditions qui entravent la créativité inventive et proposer des solutions de nature à améliorer la situation.

  22. Lorsqu'un office de propriété industrielle dispose d'examinateurs qualifiés (ingénieurs), il devrait offrir des services d'information technique fondé sur les documents de brevets. Il n'est pas indispensable que l'office de propriété industrielle possède lui-même une collection de documents de brevets étrangers. Son rôle peut se limiter à être le lien entre ceux qui voudraient consulter ces documents de brevets (les "utilisateurs") et les sources de l'information et de la documentation en matière de brevets.

  23. Les utilisateurs en question peuvent être de futurs inventeurs et des industriels locaux qui recherchent des renseignements sur les solutions existantes de problèmes techniques. En d'autres termes, ce dont les utilisateurs ont besoin est de savoir quel est l'état de la technique. L'état de la technique n'est pas seulement le point de départ de toute invention nouvelle; il est aussi indispensable pour prendre une décision, dans l'industrie, quant à la solution qui doit être adoptée dans tel ou tel cas.

  24. Dans certains pays socialistes, l'office de propriété industrielle est chargé de signaler aux entreprises industrielles toute invention ou innovation nouvelle dont il a connaissance et dont l'adoption par ces entreprises paraît avantageuse. Cette activité pourrait être très utile dans les pays en développement mais, naturellement, elle exige un personnel technique hautement qualifié.

  25. Dans n'importe quel pays, la promotion de l'innovation technique constitue une tâche qui ne relève pas seulement de l'office national de propriété industrielle. Habituellement, d'autres organismes publics et les associations d'inventeurs exercent aussi des responsabilités en matière de promotion de l'innovation. Il est indispensable que les tâches de l'office de propriété industrielle, des autres organismes publics et des associations d'inventeurs soient coordonnées et complémentaires et que toutes ces instances coopèrent. Il est plus amplement question de ces organismes et associations dans les parties suivantes du présent document.

    Coopération internationale et rôle de l'OMPI

  26. Formation du personnel. Le programme de formation de l'OMPI dans le domaine de la propriété industrielle devrait comporter des stages spécialisés dans la promotion de l'activité inventive, en particulier à l'intention des fonctionnaires des pays en développement qui seront chargés de l'information du public dans leurs offices de propriété industrielle. Les stagiaires devraient recevoir une formation sur le tas dans les offices de propriété industrielle des pays développés qui accomplissent des tâches particulières de promotion de l'innovation technique.

  27. Prix, concours, foires. L'OMPI a lancé, en 1979, certaines activités et des propositions sont faites à la présente réunion du Groupe de travail. Voir les paragraphes 14 à 25 du document WG/TI/III/2

  28. Obtention d'une protection. L'OMPI pourrait rédiger

    i) une brochure type (avec des illustrations) sur les raisons pour lesquelles il faut prendre des brevets ou d'autres formes de protections des inventions dans le pays de l'inventeur et sur la façon de procéder;
    ii) des principes directeurs sur la façon pour l'inventeur d'obtenir une protection des inventions dans les pays autres que le sien (voir le paragraphe 54 du document WG/TI/III/2).

  29. Législation. L'OMPI est particulièrement active dans ce domaine. Voir le paragraphe 51 du document WG/TI/III/2.

  30. Services spéciaux d'information technique. Depuis plusieurs années, l'OMPI propose des rapports de recherche sur l'état de la technique aux pays en développement. Plus de 300 de ces rapports ont déjà été fournis gratuitement à des pays en développement en 1980. Ces rapports sont rédigés par les offices de proprété industrielle de quelques pays industrialisés, gratuitement, à titre de contribution à la coopération pour le développement.

  31. Certains offices de propriété industrielle des pays industrialisés donnent gratuitement, par l'intermédiaire de l'OMPI, des collections de documents de brevets.

  32. En vertu d'une recommendation émise par le Comité permanent de l'OMPI chargé de la coopération pour le développement en rapport avec la propriété industrielle, le Bureau international fait actuellement des études pour instaurer une coopération internationale institutionnalisée en matière d'examen de fond des demandes de brevet. Cette coopération devrait être particulièrement bénéfique pour les pays qui éprouvent des difficultés à affecter à leurs offices de propriété industrielle des examinateurs de brevets suffisamment qualifiés et en assez grand nombre.

  33. Le texte revisé de la Convention de Paris contiendra vraissemblablement un nouvel article (12 bis) qui prévoira la fourniture d'informations par un office de propriété industrielle à un autre, ces informations devant faciliter l'examen de fond, en particulier dans les pays en développement.

  34. Le texte revisé de la Convention de Paris contiendra vraisemblablement aussi un nouvel article (12 ter) intitulé "Développement des pays en développement" prévoyant que l'Union de Paris s'efforcera de contribuer au développement des pays en développement et que ces efforts porteront en particulier "sur l'encouragement de l'activité inventive et innovatrice nationale".

    III ASSOCIATIONS D'INVENTEURS

    Introduction

  35. Il est tout naturel que les associations d'inventeurs jouent un rôle dans la promotion de l'innovation technique dans leurs pays. Leurs membres sont personnellement et directement intéressés et l'on est en droit d'attendre qu'ils participent eux-mêmes au processus de promotion de l'innovation technique.

  36. Malheureusement, il ne semble exister d'associations d'inventeurs que dans quelques 25 pays, dont cinq seulement sont des pays en développement (Brésil, Cuba, Mexique, Philippines, Yougoslavie).

  37. Non seulement il faudrait créer de nouvelles associations, mais beaucoup d'associations existantes ou nouvelles semblent avoir besoin d'un concours et d'un soutien car nombreuses sont celles qui connaissent de sérieux problèmes, principalement dus à des difficultés financières. Il n'est donc pas surprenant que, d'après des renseignements reçus au moment de la rédaction du présent rapport, dans trois pays en développement, des associations d'inventeurs aient disparu quelques années seulement après leur création (au Liban dans les années 60; en Inde et au Zaïre dans les années 70).

  38. Malgrè tout, un élément permet de rester optimiste. La Fédération internationale des associations des inventeurs (IFIA) a été créée en 1968. Bien qu'elle ne regroupe actuellement que les associations de huit pays, dont un seul en développement (Les Philippines, membre depuis 1980), l'IFIA est réellement désireuse de voir se créer de nouvelles associations d'inventeurs, notamment dans les pays en développement.

    Types d'associations

  39. Il n'existe pas de définition généralement admise de ce que l'on entend par association d'inventeurs. On peut toutefois distinguer deux concepts différents avec les pays à économie de marché d'une part et les pays socialistes d'autres part, qu'ils soient développés ou en développement.

  40. Dans les pays à économie de marché, les associations sont essentiellement composées d'inventeurs titulaires de brevets. La plupart de ces membres sont des inventeurs indépendants et non des inventeurs salariés. Ils ne représentent qu'une faible partie de l'ensemble des inventeurs de leur pays. Cependant, les associations sont généralement ouvertes à toutes les personnes qui souscrivent à leurs buts: professeurs d'université,.chercheurs, agents de brevets, etc. L'adhésion de ces personnes est considérée comme utile car les inventeurs privés ne peuvent pas survivre seuls: ils ont besoin d'alliés qui puissent les aider par leurs compétences techniques, leur connaissance des langues et leurs relations politiques.

  41. En plus des inventeurs et des membres privés, certaines associations admettent aussi en leur sein des entreprises industrielles et des sociétés commerciales. Ce système est jugé utile pour diverses raisons: il offre aux inventeurs la possibilité de rencontrer des représentants de l'industrie et des milieux d'affaires, il renforce les pouvoirs et l'influence de l'association et enfin - dernier point très important - il augmente les ressources financières de l'association.

  42. Ces associations mixtes d'inventeurs sont par conséquent composées d'au moins deux catégories distinctes de membres. Les particuliers sont parfois appelés membres "ordinaires", tandis que les entreprises et sociétés sont dénommées, par exemple, "membres associés". En outre, toutes les associations ont des membres donateurs et des membres honoraires. Les particuliers s'efforcent généralement de conserver la majorité dans ces associations.

  43. Au total, le nombre des membres des associations d'inventeurs dans les pays à économie de marché reste relativement faible. Par exemple, dans les pays d'Europe de l'Ouest, l'association la plus importante est celle du Royaume-Uni, qui compte environ 1200 membres, tandis que l'association la plus ancienne, celle de Suède (créée en 1896) comprend approximativement 760 membres. Aux Philippines, l'association groupe quelque 120 membres.

  44. Dans plusieurs pays, il existe plus d'une association.

  45. Dans les pays socialistes, les associations sont généralement composées d'innovateurs (parfois dénommés "rationalisateurs") organisés au niveau de l'entreprise. Le nombre total des membres est, en conséquence, élevé. Ces associations sont parfois également ouvertes à tous les innovateurs potentiels ainsi qu'aux partisans de la promotion de l'activité inventive, et peuvent ainsi devenir des organisations de masse regroupant plusieurs milliers de mebres. Ces organisations de masse ne semblent pas éprouver de difficultés financières.

  46. Il convient de noter que dans certains pays socialistes les associations sont de date récente: celle de l'Union soviétique par exemple a été créée en 1958. Il faut aussi noter que dans la plupart des pays socialistes les associations d'inventeurs n'existent pas en tant que telles et que leurs fonctions sont remplies par d'autres organisations professionnelles et de masse, comme les associations et/ou les syndicats d'ingénieurs, de chercheurs, etc. Ces associations et syndicats ont généralement constitué un organe particulier (comité ou commission) et se sont dotées d'un personnel permanent pour traiter de toutes les questions se rapportant aux inventeurs, aux rationalisateurs, aux innovateurs et à la promotion de leurs créations.

    Fonctions et activités

  47. A l'instar de toute association "professionnelle", les associations d'inventeurs ont une fonction fondamentale qui consiste à réunir les inventeurs, à créer entre eux des liens et à permettre des échanges d'idées entre les membres inventeurs et les autres membres de l'association. Mais elles ont aussi d'autres fonctions. Certaines sont d'intérêt général alors que d'autres répondent surtout aux intérêts des membres inventeurs. Toutes ces fonctions sont étudiées ci-après. Naturellement, dans la pratique, les associations d'inventeurs ne peuvent remplir qu'une partie de ces fonctions.

  48. En ce qui concerne la promotion de l'innovation dans le pays et la protection des intérêts des inventeurs en général, une association d'inventeurs peut avoir les fonctions suivantes:

    i) favoriser le développement de l'innovation dans le grand public. A cet effet, on encouragera par exemple l'organisation de sociétés créatrices et de clubs de jeunes tout en soutenant leurs activités;
    ii) faire mieux connaître au public les avantages socio-économiques que le pays peut retirer de l'innovation. A cet effet, on soulignera le rôle que peuvent jour les inventeurs en améliorant la qualité de la vie. Pour ces activités, les associations doivent surtout avoir recours aux organes d'information;
    iii) améliorer l'image de l'inventeur. Trop de gens considèrent malheureusement les inventeurs comme des fantaisistes et les associent à des inventions futiles. Dans les pays développés, certaines foires et expositions consacrées aux inventions ont, en fait, contribué à forger cette image négative. Il faudrait par conséquent consulter les associations d'inventeurs pour l'organisation de ces manifestations. Les associations d'inventeurs devraient en effet encourager leurs membres à travailler à des inventions présentant un intérêt réel et pouvant contribuer au développement de leur pays;
    iv) assurer la reconnaissance publique des mérites des inventeurs, en particulier par l'octroi de récompenses et de prix;
    v) susciter l'intérêt et assurer la coopération d'autres milieux en instaurant un dialogue entre les inventeurs et les représentants des ingénieurs, des scientifiques et des chercheurs ainsi qu'avec les représentants de l'industrie;
    vi) étudier des projets de loi, proposer de nouveaux textes et des amendements en faveur de la promotion de l'innovation et des innovateurs;
    vii) faire connaître aux pouvoirs publics les opinions des membres de l'association au sujet de la législation et des politiques ayant une incidence sur la promotion de l'innovation technique et la protection de l'innovateur;
    viii) soutenir toutes les actions des pouvoirs publics ayant trait à la promotion de l'innovation nationale et des innovateurs. Par exemple, l'association pourrait contribuer à l'élaboration des lois et à leur mise en oeuvre, et placer certains de ses membres dans le jury lorsque des concours d'inventions sont organisés par des organismes publics;
    ix) promouvoir les relations avec des associations étrangères analogues, soit directement soit par l'intermédiaire de la Fédération internationale des associations d'inventeurs (IFIA).

  49. En ce qui concerne les services rendus à des particuliers, on peut noter ce qui suit.

  50. Les services rendus aux particuliers sont indispensables pour attirer les inventeurs et éviter qu'ils ne se retirent par la suite de l'association. Les inventeurs sont des individualistes qui attendent une contrepartie de l'association.

  51. Certains services mentionnés dans les statuts des associations semblent réalistes. Ils peuvent notamment porter sur les activités suivantes:

    i) donner des renseignements généraux et assurer une formation en organisant des conférences et des séminaires et en distribuant des brochures et/ou des bulletins;
    ii) faire savoir aux membres où ils peuvent obtenir des conseils et des services pour leur protection juridique;
    iii) faire office de médiateur ("ombudsman") avec les autorités lorsu'un membre estime qu'il n'a pas été traité correctement, par l'office de la propriété industrielle par exemple.

  52. D'autres services mentionnés dans les statuts de plusieurs associations semblent moins réalistes, eu égard notamment aux possibilités financières extrêmement limitées de ces associations. Il est possible que les organismes publics soient mieux en mesure, tout au moins dans les pays en développement, de rendre ces services (voir les parties II et IV). Les services suivants peuvent notamment être cités à titre d'exemple:

    i) donner des avis juridiques;
    ii) donner des avis autorisés et des conseils techniques. Par exemple, certaines associations offrent à chaque membre une consultation gratuite par an en matière de licence; d'autres proposent d'effectuer gratuitement une recherche sur l'état de la technique par an pour chaque membre;
    iii) mettre l'inventeur en relation avec des entreprises industrielles et des organismes financiers (par exemple, en donnant aux membres des lettres d'introduction);
    iv) octroyer un concours financier.

    Relations avec les pouvoirs publics et les autres organismes

  53. Toute association d'inventeurs doit s'efforcer de persuader le gouvernement que le pays a besoin d'inventeurs pour renforcer son autonomie dans le domaine technique. Par conséquent, il est de l'intérêt du pays dans son ensemble que l'association et les autorités entretiennent des liens de collaboration étroits. Cette collaboration peut par exemple consister à canaliser les efforts des inventeurs sur des projets gouvernementaux, comme la construction de logements, les routes, ou l'énergie, qui soient conformes aux coutumes du pays et adaptés à ses ressources.

  54. Les gouvernements devraient favoriser la création d'associations d'inventeurs. Les Etats-Unis d'Amérique fournissent à cet égard un exemple très récent. Dans ce pays, l'Office des inventions se rapportant à l'énergie (National Bureau of Standards, Department of Commerce) [Bureau national des normes, Département (Ministère) du commerce] est actuellement le principal promoteur et le principal soutien financier d'un mouvement s'occupant de la création d'un "National Congres of Inventor Organizations" [Congrès national des organisations d'inventeurs] (NCIO), qui devrait réunir sous la même organisation plus de vingt associations d'inventeurs, dispercées sur tout le territoire des Etats-Unis d'Amérique.

  55. On trouvera ci-après quelques exemples de la façon dont les pouvoirs publics peuvent aider les associations d'inventeurs:

    i) en octroyant une assistance pour la création d'une ou de plusieurs associations d'inventeurs, le Gouvernement pourrait encourager et aider quelques inventeurs plus connus qui, à leur tour, pourraient réunir d'autres inventeurs. Cette assistance pourrait consister à établir une liste des inventeurs du pays ainsi qu'à leur donner certaines facilités pratiques, comme un lieu de réunion, un bureau et du matériel de bureau;
    ii) en finançant au moins en partie le budget de l'association. Il s'agit là d'un impératif, notamment dans les pays en développement, car les membres des associations sont généralement peu nombreux et peuvent difficilement se permettre de payer un endroit de participation dont le montant serait plus que symbolique. Cette pratique a déjà été adoptée par plusieurs gouvernements. Certains offrent un financement direct, par le canal des principales institutions publiques s'occupant de la promotion de l'innovation; tel est le cas dans les pays scandinaves par exemple. En Suède, ce montant a etteint 200.000 dollars des Etats-Unis en 1980. En Union Sovietique, l'Union des inventeurs et rationalisateurs (VOIR) reçoit 0,3% du montant total des profits tirés de l'exploitation des inventions dans les entreprises de ce pays. Dans deux pays en développement extrêmement différents, l'ofice de la propriété industrielle, ou une autre institution publique chargée de promouvoir l'innovation, offre une aide financière indirecte à l'association nationale des inventeurs en mettant à la dispotion de son secrétariat du personnel (Yougoslavie) et/ou des locaux (Philippines);
    iii) en assurant un soutien moral à l'association. Les chefs des offices de propriété industrielle et d'autres organismes publics s'occupant de promouvoir l'innovation devraient, chaque fois que cela est possible, accorder un soutien moral à l'association des inventeurs, par exemple en assistant aux réunions les plus officielles de l'association, en ouvrant ses expositions, en donnant des conférences, etc. Les pays scandinaves appliquent un système de double représentation: un représentant de l'association des inventeurs est membre du Conseil de l'office de la propriété industrielle et du principal organisme public s'occupant de la promotion de l'innovation et un membre du Gouvernement qui siège audit Conseil ou au sein dudit organisme est membre du Conseil de l'association. En Union soviétique, un vice président du Comité d'Etat pour les inventions et les découvertes est membre du Consieil de l'Union des inventeurs et rationalisateur (VOIR).

  56. Les associations d'inventeurs devraient coopéerer avec d'autres associations professionnelles s'intéressant aux réalisations technologiques, comme les associations d'ingénieurs et de scientifiques. Elles devraient notamment coopérer avec les syndicats de travailleurs dans le domaine technoloque, afin de promouvoir notamment les intérêts des inventeurs salariés.

  57. Les associations d'inventeurs devraient aussi coopérer avec les organismes commerciaux, tels que les chambres de commerce et d'industrie, les institutions privées chargées du développement économique du pays, etc. Ces organismes devraient prêter leur soutien financier aux associations d'inventeurs pour l'octroi de prix, en espèce ou autrement.

    La coopération internationale et le rôle de l'OMPI

  58. L'OMPI joue déjà le rôle d'un centre d'information sur les association d'inventeurs. Elle vient d'établir un répertoire des associations d'inventeurs (première édition: septembre 1980).

  59. L'OMPI pourrait maintenir à jour ce répertoire et

    i) réunir et diffuser les textes des statuts des associations existantes. Les futures associations d'inventeurs pourraient en effet s'en inspirer;
    ii) réunir et diffuser des études établies sur, et par, les associations les plus actives. Ces études pourraient en effet être utiles aussi bien aux associations d'inventeurs qui existent déjà qu'à celles qui pourraient être créées à l'avenir.
    iii) organiser la formation des secrétaires des associations qui sont déjà en place ou qui sont en cours de création. La formation proprement dite devrait avoir lieu essentiellement au sein des associations d'inventeurs qui existent et qui ont une expérience étendue (voir le paragraphe 46 document WG/TI/III/2);
    iv) aider la Fédération internationale des associations d'inventeurs (IFIA) dans ses activités s'adressant particulièrement aux pays en developpement. En encourageant la création et le développement des associations d'inventeurs dans les pays en développement, l'IFIA pourrait elle-même obtenir certains avantages: le nombre de ses mebres augmenterait, ce qui se traduirait aussi par une extension de son influence.

    IV AUTRES ORGANISMES S'OCCUPANT DE LA PROMOTION DE L'INNOVATION TECHNIQUE
    Organismes existants

  60. Comme on l'a déjà signalé, ce ne sont pas seulement l'office de la propriété industrielle d'un pays et l'association ou les associations d'inventeurs de ce pays mais aussi d'autres organismes publics et organisations non gouvernementales qui s'occupent, ou qui devraient s'occuper, de la promotion de l'innovation technique dans ledit pays. On a déjà mentionné les associations professionnelles d'ingénieurs et de scientifiques, les syndicats, les universités, les chambres de commerce ou d'industrie et les clubs de jeunes.

  61. A titre d'exemple de ces organismes publics, on peut notamment citer:

    i) en France, l'Agence nationale de la valorisation de la recherche (ANVAR);
    ii) en Inde, la National Research Development Corporation of India (NRDC) [Corporation nationale du développement de la recherche de l'Inde];
    iii) en Norvège, l'Office consultatif gouvernemental norvégien pour les inventeurs;
    iv) aux Philippines, la Philippine Inventors Commission [Commission des inventeurs des Philippines] créée en 1974;
    v) en Suède, le Conseil national suédois du développement technique (STU);
    vi) au Royaume-Uni, la National Research Development Corporation (NRDC).

  62. De nombreux pays en développement ont institué, sous des titres divers, des conseils de la recherche scientifique et technique (ou industrielle). Certains d'entre eux assument déjà des tâches dans le domaine de la promotion de l'innovation technique. On citera à titre d'exemples:

    i) en Inde, le Council of Scientific and Industrial Reasearch (CSIR), et
    ii) au Mexique, le Consejo Nacional de Ciencia y Tecnología [Conseil national des sciences et techniques], abrégé en "CONACYT".

  63. En République fédérale d'Allemagne, il existe une institution qui paraît unique en son genre. Il s'agit de "Garching Instrumente", ayant son siège à Munich et créée par la Max-Planck Gesellschaft (qui, en République fédérale d'Allemagne, joue le rôle d'une académie nationale des sciences). Garching instrumente est chargé des questions concernant la délivrance de brevets et la concession de licences pour les inventions de quelques deux mille chercheurs qui travaillent au sein des instituts de recherche spécialisés de la Max-Planck Gesellschaft, soit plus d'une quarantaine d'organismes.

    Modèle d'institution d'un pays en développement

  64. Il semble que dans la plupart des pays en développement le système le plus efficace pour la promotion de l'innovation serait une institution publique qui pourrait être créée exclusivement dans ce but ou bien qui pourrait se voir confier, entre autre responsabilités concernant l'industrialisation du pays, la tâche de promouvoir l'innovation technique.

  65. Il devrait s'agir d'une institution publique. L'industrialisation rapide est l'un des principaux buts économiques de la plupart des gouvernements des pays en développement. Il est donc logique que ce soit le gouvernement qui organise et assure le fonctionnement des services - en l'occurrence l'institution en question - qui devra contribuer directement et efficacement, par la promotion de l'innovation technique, à cette industrialisation.

  66. Une telle institution semble nécessaire même dans la plupart des pays en développement qui sont dotés d'offices de la propriété industrielle chargée de certaines responsabilités dans le domaine de la promotion de l'innovation technique. Les pouvoirs publics pourraient en effet estimer que la principale tâche d'un office de la propriété industrielle est d'octroyer des brevets et, par conséquent, pourraient ne pas donner à l'office de la propriété industrielle tous les pouvoirs et moyens qui lui seraient nécessaires pour accomplir ce qui serait alors considéré comme une tâche secondaire, à savoir la promotion de l'innovation technique.

  67. En outre, une telle institution semble aussi nécessaire dans les pays qui ont une ou plusieurs associations d'inventeurs. Les associations d'inventeurs seront en effet, naturellement, portées à considérer comme leur tâche principale la promotion des intérêts de leurs membres plutôt que l'intérêt public général, à savoir l'industrialisation rapide et la plus grande autonomie possible du pays sur le plan technique.

  68. On tentera dans les paragraphes qui suivent de décrire en quoi pourrait consister une telle institution, qui sera dénommée ci-après l'Institution.

  69. Création d'un climat propice à l'activité inventive. Dans un pays en développement, l'instauration d'un tel climat doit être l'une des principales fonctions de l'Institution. Pour réaliser cet objectif, il convient de joindre les efforts du plus grand nombre d'organismes possible. Les organismes poursuivant ce but peuvent sans inconvénient être multipliés. Mais l'Institution doit jouer le rôle prépondérant. Parmi les moyens d'atteindre ce but, il convient d'accorder une attention particulière à la jeunesse. Les jeunes doivent être vivement encouragés à soumettre des idées techniques nouvelles et utiles à l'occasion de concours de créativité et doivent être récompensés par des prix en espèces, et des médailles. L'Institution doit apporter son appui à ces manifestations, lorsqu'elles existent déjà, ou doit contribuer à leur organisation s'il n'en existe pas encore. Elle doit aussi contribuer à la création de ce que l'on désigne parfois sous le nom de "clubs scientifiques de jeunes". Un autre moyen consiste à faire connaître au grand public les réalisations des inventeurs nationaux afin de susciter dans toutes les sphères de la société un respect général pour l'activité créatrice.

  70. Enseignement technique et formation des inventeurs potentiels. L'Institution doit promouvoir l'enseignement technique en faveur des inventeurs potentiels. Les écoles techniques, de même que les facultés scientifiques et techniques doivent proposer des cours sur les divers aspects des activités d'invention et d'innovation, notamment sur les avantages qu'il y a à faire breveter les inventions. Certains esprits créateurs ont besoin d'une formation technologique plus solide.

  71. Inciter les inventeurs potentiels à réaliser des inventions particulièrement utiles au pays. Les principaux besoins du pays et du peuple (logement, agriculture, santé, etc.) sont de constants défis lancés aux inventeurs et aux innovateurs, L'Institution devra cerner ces besoin et encourager les inventeurs indépendants à créer des techniques appropriées. Elle devra aussi convaincre l'industrie, les consommateurs ainsi que les pouvoirs publics du pays de l'importance que revêt le soutien des activités créatrices de leurs nationaux dans les secteurs déterminés de la technique. Il lui faudra convaincre les pouvoirs publics de lancer de grands projets créatifs (par exemples pour trouver des solutions aux problèmes de l'énergie ou du logement) qui puissent galvaniser les chercheurs et les inventeurs potentiels.

  72. Assistance pour l'obtention de brevets. Cette assistance doit être de nature juridique, technique et financière. L'Institution aurait à examiner les inventions qui lui sont soumises individuellement par les inventeurs du pays afin de les conseiller sur les chances de brevetabilité de ces inventions; elle devrait aussi les aider à établir leurs demandes de brevets et à les déposer; elle devrait proposer, le cas échéant, de payer les taxes de dépôt et même les taxes de renouvellement annuelles; enfin, elle devrait, au besoin, protéger les brevets obtenus contre la contrefaçon.

  73. Assistance après la délivrance du brevet. On sait qu'une invention brevetée est rarement utilisée par l'industrie sans y apporter de nouvelles mises au point. La plupart des inventeurs éprouvent beaucoup de difficultés individuellement à identifier les entreprises qui pourraient s'intéresser à l'invention. Il leur est encore plus difficile de persuader ces entreprises d'exploiter l'invention et de conclure avec elles un marché équitable. L'Institution devrait donc aider l'inventeur dans toutes ces tâches.

    La coopération internationale et le rôle de l'OMPI

  74. Répertoire des institutions. L'OMPI a entrepris en 1980 une enquête de portée mondiale sur les institutions qui s'occupent de la promotion de l'innovation technique. Un répertoire correspondant sera publié. Voir les paragraphes 26 à 28 du document WG/TI/III/2. Ce répertoire pourrait être tenu à jour par l'OMPI.

  75. Coopération entre pays en développement. L'OMPI a entrepris des activités à cet égard et a l'intention de continuer à encourager la coopération entre pays en développement. Voir les paragraphes 31 à 33 du document WG/TI/III/2.

  76. Coopération entre pays développés et en développement. L'OMPI pourrait, avec le concours d'organismes appropriés des pays développés, organiser des visites d'études et une formation à l'intention des fonctionnaires en poste ou des futurs fonctionnaires d'organismes correspondants des pays en développment, lorsque ces organismes existent déjà ou lorsque la création en est envisagée.

  77. Assistance d'une autre nature. Plusieurs des activités possibles indiquées plus haut au sujet des offices de propriété industrielle et des associations d'inventeurs pourraient aussi être envisagées pour une institution nationale du type décrit dans la présente partie de ce document.

 

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